En France et le cannabis light, où en est-on ?
La France possède un cadre légal plus strict que celui de l’Europe. Les producteurs de chanvre français ne peuvent utiliser que les fleurs de chanvre pour l’importation et la commercialisation. En revanche, tous les produits dont le THC dépasse les 0,2% sont interdits tant à la consommation qu’à la vente.
Mais Internet n’a pas de frontière. À ce titre, en quelques clics à peine, il est possible de commander du cannabis light dans un pays dépénalisé. Quelques jours après, il se retrouve dans la boîte aux lettres. À moins que les douanes ne soient tombées dessus et aient détruit le colis. Pour faire simple : en France, la vente et/ou la consommation de tous types de cannabis, light comme classique, sont totalement interdites. Emmanuel Macron avait même soumis l’idée de faire payer une forte amende aux détenteurs de weed, cela afin d’éviter d’engorger les prisons déjà bien remplies et de limiter l’envie des consommateurs. Pour autant, la consommation de cannabis light si le taux de THC n’excède pas 0,2% est autorisée, essentiellement lorsqu’il s’agit de joint électronique. Mais attention, les autorités veillent !
La France reste stricte
Sa position face au cannabis light met la France dans une espèce d’impasse, surtout après le revirement de situation des Suisses, dépénalisant sa commercialisation. Pourquoi ? Tout simplement parce que la France reste inflexible et qu’elle ne souhaite en aucun cas ouvrir la vente d’un tel produit sur le marché. Seuls les e-liquides sont actuellement autorisés à la vente. D’ailleurs, des milliers de points de vente d’e-liquides contenant des cannabis CBD, quadrillent l’hexagone. Mais là encore, attention : mieux vaut être averti que la publicité pour vendre ce produit doit être profondément maîtrisée.
En effet, en juillet dernier, le tribunal correctionnel de Marseille condamnait les deux responsables de Kanavape, une firme produisant et vendant du e-liquide CBD pour les cigarettes électroniques. Leur tort était tout simplement la vente de ce produit en prônant ses vertus thérapeutiques. La loi française interdit de faire un quelconque lien entre la santé et le cannabis. Le Ministère de la Santé a été averti de cette publicité par l’Ordre des pharmaciens. Ces derniers ayant demandé au Ministère de porter plainte pour maintenir son intransigeance sur ce point. Il est bon de rappeler que l’Agence du Médicament s’oppose littéralement et férocement au CBD et ce, même dans les e-liquide.
À quelles conditions peut-on avoir du CBD sur soit ?
La Direction générale de la Santé a affirmé que la détention, le transport ainsi que la fabrication de cannabis et de ses dérivés (autrement dit, le cannabis light) étaient interdits. Seule une dérogation pour les e-liquides CBD pouvait être faite, si et seulement si, ceux-ci contenaient moins de 0,2% de THC. En revanche, toute la complexité d’une telle interdiction réside justement sur les produits vendus en ligne et sur ce point, le Ministère ne se prononce pas pour le moment. Le e-joint est loin d’être le bienvenu sur le territoire français. D’ailleurs, la langue de Molière rappelle qu’il n’y a pas combustion, mais inhalation, et qu’à ce sujet-là, il est impossible d’utiliser le terme « e-joint ».
D’autre part, il semblerait qu’un réel duel existe entre l’industrie pharmaceutique et le cannabis car le 28 novembre dernier, l’Agence française du Médicament avait déclaré le liquide illégal. Or, le lendemain, le Ministère de la Santé a affirmé le contraire…
Quelles sont les attentes des Français au sujet du cannabis light ?
L’achat de fleurs de chanvre est toujours prohibé en France, même si celles-ci sont en deçà du taux imposé par la loi. Quoi qu’il en soit, la vague végane apporte un souffle nouveau à tous ces produits issus du chanvre ou du cannabis light. En effet, les produits dérivés, tels que les crèmes, les produits de beauté, les yogourts, les huiles, etc., sont très appréciés. Certaines entreprises suisses se sont déjà introduites dans la brèche en proposant des produits pour l’ingestion et non pour la fumette. Autrement dit, il est possible de trouver tout ce qui est interdit, juste en traversant la frontière.
Les Français attendent donc une ouverture de marché sur le cannabis light, leur permettant ainsi de pouvoir se procurer des produits de qualité et en toute légalité. Cela leur éviterait de consommer dans d’autres pays tout en privilégiant une consommation locale des produits du quotidien. Ces derniers attendent aussi la légalisation du cannabis dit « classique », soit contenant un taux de THC plus élevé que le cannabis light. Comme cela est déjà le cas dans certains états américains, la dépénalisation du cannabis pourrait anéantir les réseaux illicites.
Pour l’heure, les Français étant non loin de la frontière suisse peuvent se rendre dans les boutiques spécialisées pour y acheter toutes sortes de produits. La clientèle est variée. Parfois des touristes, parfois des habitués, parfois des curieux ou même des soixantuitards souhaitant retrouver le goût de la weed, sans pour autant en subir les effets planants.