L’actualité du cannabis light
Depuis quelques semaines, le cannabis light fait parler de lui. Et pour cause : nos voisins suisses ont autorisé la commercialisation du cannabis CBD depuis mars 2017. Autrement dit, il n’est plus interdit d’acheter ni de consommer du cannabis light dans les rues helvètes.
Au sein de l’union européenne, la législation impose que le cannabis light ne contienne pas plus de 0,2 % de THC. Pour l’instant, la fleur de cannabis la plus populaire à atteindre cet objectif reste la Blue Dream. Mais les fleurs de qualité sont difficiles à obtenir. Il existe un réel problème pour attester de l’aspect qualitatif des têtes vendues sur le marché. Le consommateur est obligé d’acheter à l’aveugle en prenant la parole du vendeur comme argent comptant. Cela pose un réel problème de conscience aux autorités car le consommateur doit malgré tout être protégé.
Les suisses annoncent d’ores et déjà que le marché qu’ils ouvrent s’installe sur du long terme. Le cannabis ne semble plus vraiment être un moyen de défonce pure, mais plutôt de détente, nécessaire à de nombreuses personnes. La demande croissante ne peut qu’attester cet argument.
De la culture à la vente helvète
Il est donc désormais possible de cultiver et de vendre du cannabis légalement aux abords de nos frontières, si celui-ci contient moins de 1% de THC. Ce marché important permet de nourrir la demande suisse mais surtout, de pouvoir produire une quantité de cannabis light pour l’exportation dans toute l’Europe. Le business du CBD est donc très florissant et a tendance à accroître de façon exponentielle !
Certaines entreprises comme CBD40 ou Sweetweed ont réussi à faire un buzz incroyable. Les prix sont restés longtemps très élevés à cause d’une forte demande soudaine, d’un manque de stock mais aussi d’une taxe très importante. Cela dit, rapidement, la balance entre l’offre et la demande s’est stabilisée, permettant ainsi de faire baisser les prix d’achat. Certains producteurs ont vu leurs bénéfices fondre comme neige au soleil et ont préféré mettre la clé sous la porte. En attendant, les prix proposés par les entreprises dominantes concurrencent sévèrement ceux du marché noir. Une réussite pour les autorités, qui avaient fait de ce point leur cheval de bataille.
Quelques chiffres et informations incontournables au sujet du cannabis light en Suisse
- Selon les médias helvètes, le marché du cannabis légal en Suisse représente quelque 83,6 millions d’euros.
- Le prix au gramme varie entre 6 et 15 euros.
- 25 millions d’euros émanant des 83,6 millions, vont directement dans les caisses de l’état suisse
- Le cannabis light bio est préféré au cannabis light classique
- Lausanne, Genève et Montreux sont les trois villes où il y a le plus de vendeurs de cannabis allégé
- 95 % des consommateurs de cannabis light l’achètent pour le fumer
- Le CBD est l’un des 4 cannabinoïdes les plus fréquents dans la production de chanvre
- Dans la seule plante de cannabis, 113 cannabinoïdes différents ont pu être isolés et chacun possède des effets différents et variés.
- Contrairement au THC qui fait « défonce » à la consommation, le CBD apaise le consommateur
- Il existe des baumes, des tisanes, du miel et de l’huile de chanvre light
- Il est possible d’ingérer le cannabis light en le mettant sous la langue (sous forme de gouttes), en le consommant (sous forme de thé, miel, etc.), en frictions locales (baumes, crèmes, etc.) ou en le fumant.
Les limites du cannabis light en Suisse
Mais si tout cela semble très avantageux, il faut savoir qu’il y a aussi un revers à cette médaille. En effet, il n’y avait aucune législation en vigueur pour la vente du cannabis CBD en Suisse. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle peut proposer une weed light contenant jusqu’à 1% de THC. Mais depuis 2017, il existe un « guide » pour encadrer la commercialisation et la consommation des produits CBD helvètes. Les vendeurs tout comme les fabricants, appellent les autorités à mieux cadrer le marché. En effet, pour le moment, le fort impact médiatique ne fait pas que servir la cause du chanvre CBD.
Autre problématique, sur le territoire helvète, le tabac est accessible à partir de 16 ans. Cela est également le cas pour le cannabis light. En ce sens, de nombreux parents sont très inquiets, d’autant que cette substance est également accessible dans les kiosques. Si les publicités sur le tabac sont interdites dans tous les lieux publics et dans les transports, cela n’est toutefois pas encore le cas pour le cannabis CBD.
Tous les produits dérivés du cannabis light, se fumant ou se vaporisant sont imposables. Peu importe leur forme. Cette taxe est similaire à celle du tabac, un point sur lequel se révoltent les entreprises de cannabis. En effet, l’utilisation du cannabis allégé est différente d’un client à un autre. Certains l’ingèrent, d’autres le brûlent comme un encens, ou le consomment en tisane. Les firmes sont donc très réticentes à l’idée de payer une taxe supplémentaire, même si, d’après celles-ci, 95 % de la clientèle achètent cette weed pour la fumer…
Pour l’heure, la Suisse est l’un des rares pays européens à avoir autorisé la production et la vente de cannabis light sur son territoire. Cela dit, l’Italie et la Pologne commencent à s’ouvrir sur le sujet, faisant grande ombre à la France qui reste de marbre. Cela entraîne un marché déséquilibré puisque les pays privés de ces autorisations, comme la France, l’Espagne, l’Angleterre ou encore l’Allemagne, sont extrêmement demandeurs. Ils vont donc s’approvisionner dans d’autres pays. Cette fuite financière non calculée pour le moment pourrait coûter cher à l’économie propre à chaque état.
Fumer de cannabis light dans la rue en Suisse est désormais possible. Seul problème, aucune différence tant au niveau du goût que de l’odorat ne peut être faite entre le cannabis normal et sa version hautement dosée en CBD. Ainsi, les forces de l’ordre sont en droit de demander un test au consommateur. Si le taux de THC est supérieur à 1%, ce dernier devra payer le test et pourrait écoper d’une amende. En effet, la consommation de stupéfiant (dont le cannabis à forte teneur en THC) est réprimandée par la loi.
L’ouverture de la culture et de la commercialisation du cannabis light ouvre donc un marché difficilement contrôlable grâce à des commandes sur le net. Les douanes enregistrent depuis un certain temps, une hausse de colis interceptés et détruits comme la loi l’y oblige. Mais la loi française permet toutefois la consommation de cannabis CBD si celui-ci ne dépasse pas 0,2% de THC… Ce non-sens est appelé « la zone grise ». Cet espace plutôt sombre où la loi française occupe en fait un vaste brouillard vaporeux…
Vers une diversification intelligente
Compte tenu de la forte demande, les Suisses sont en train de mener des partenariats avec des producteurs du Colorado pour l’obtention de produits dérivés. Cela aura pour but de dédiaboliser le cannabis et de l’éloigner de l’image du joint de fumette. Ainsi, avec des produits totalement dépourvus de THC (avec un taux confirmé de 0%), certains produits pourront être consommés par tous. Cela concernera des baumes, des huiles, des bonbons, des chocolats, des chewing-gums, les tisanes de têtes de chanvre, etc.
Un marché à exploiter dont les possibilités sont énormes
Les dealers d’hier sont devenus des commerçants respectables connaissant très bien le produit. La Suisse a multiplié les ventes de cannabis light par 10 en un an seulement. Entre les fleurs, les compléments alimentaires, le marché cosmétique, l’industrie vétérinaire, l’aspect apaisant, etc., le cannabis light semble avoir d’immenses débouchés. Pour autant, ce très jeune marché n’en est à qu’à ses prémices, mais il offre déjà de nombreuses opportunités. Un certain nombre de traiders se sont déjà lancés dans la production et la vente de cannabis light en Suisse. Le CA de ces entreprises ne cesse de grimper. C’est désormais au tour des supermarchés de proposer ce type de produit, au même titre que certaines pharmacies.
Si jouer sur l’aspect thérapeutique est totalement interdit, il y a de nombreuses autres façons de prôner les vertus du produit, et ce, sur les bienfaits apaisants, les alternatives aux produits classiques, notamment en cosmétique pour les véganes, etc.
Que dit la loi européenne au sujet du cannabis light ?
En matière de cannabis, comme pour un certain nombre de choses, il y a un droit propre à chaque pays et il y a la loi européenne. Le droit européen est plus souple que le droit français par exemple, car il autorise l’utilisation de plusieurs parties de la plante. La commercialisation de certains produits dérivés est également autorisée, si tant est que le taux de THC ne dépasse pas 0.2%.